Le bâtiment d'origine, construit au XIIe siecle, était réduit à un donjon construit au-dessus d’un puits qui est actuellement muré et une seule salle. Cette salle a été agrandie par étape successives pour former le bâtiment actuel.
L’élément le plus singulier est la curieuse tour pentagonale qui fait saillie en formant un éperon de la face sud. Elle se termine par une forme carrée dans le haut. Le passage de l'angle aigu, à la ligne légèrement brisée de la partie supérieure s'effectue au moyen de deux groupes de trois consoles, successivement à deux, puis trois ressauts sur les angles extérieurs. Ces consoles déterminent ainsi de part et d'autre de l'arête centrale, un double mâchicoulis aux extrémités. Le rôle de cette tour, symbole seigneurial, est essentiellement défensif, comme en témoignent les différentes archères, arquebusières, ou bouches à feu, et servait de poste de guet.
Elle fut ceinturée, plus tardivement de créneaux qui furent arasés en 1950, comme la tour du levant.
Une seconde période de travaux peut être datée avec précision grâce à la canonnière du donjon qui porte la date de 1577. Ils consitent en l'ajout d'éléments défensifs qui flanquent la façade ouest : la bretèche portée simplement par trois consoles à deux ressauts, et l'élégante échauguette formant un parallélépipède, dominaient une douve entourant l'édifice de bise et du couchant (du Nord à l'Ouest).
La fin de la Renaissance a aussi orné la façade méridionale de linteaux à arc brisé, rappelant des mâchicoulis. Cette construction médiévale a su éviter, par bonheur, des transformations outrageuses qui en auraient altéré l'authenticité.
Les seuls travaux, s'échelonnant du XVIIIè au XIXè siècles, ont eu pour but de transformer ce corps de logis en un château, où par sa taille modeste, il est toujours aussi agréable de résider. Un habile ordonnancement des pièces où l'on retrouve un souci évident de décoration et d'art de vivre : les peintures du XVIIè siècle avec figuration de blasons, les plafonds tous à la française, les cheminées monumentales à bossage ou celles de marbre surmontées de gypseries...
La disparition des fenêtres à meneaux au midi, pour aménager de nouvelles ouvertures, semble seule à déplorer, et peut être aussi une galerie sur cour comme le laisse supposer une série de colonnes à fût coupé disséminées dans le parc.
Celui-ci a fait l'objet au XVIIIè siècle de soins particuliers, offrant dans un espace relativement réduit, une variété de paysages: une partie romantique au nord, plantée d'arbres centenaires et agrémentée d'un grand bassin, recueillant une source voisine. Une autre partie à l’ouest fut créée par nivellement afin de disposer un jardin à la française de buis et de houx et diverses variétés anciennes de roses. Celle-ci a été replantée puisque ces dernières décennies avaient fait place à un jardin potager. Trois terrasses limitées par des arbres fruitiers, reprennent la science du jardin médiéval. Elles abritent différents jardins à destinations bien définies : l'herbularius (plantes médicinales), l'hortus (potager) et le verger.